Texte rassemblement du samedi 16 novembre 24 / MRAP – Mouvement de la Paix
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L’horreur des massacres et l’écœurement, voire la colère, qui nous saisit après avoir regardé les quelques images qui nous parviennent de Gaza ou du Liban ne font que renforcer notre détermination à dénoncer les crimes d’Israël et à être solidaire des peuples palestinien et libanais victimes de souffrances inacceptables. Cette semaine la Syrie a été à nouveau le terrain d’intervention de l’aviation israélienne pour tuer et détruire.
Après une trop longue attente les méthodes de guerre employées par Israël dans la bande de Gaza viennent d’être décrites par un comité spécial de l’ONU chargé d’enquêter comme « correspondant aux caractéristiques d’un génocide ». Ce que nous disons depuis des mois. Ce que la représentante de Biden encore aux manettes : « trouvent infondées ».
Israël a perdu depuis bien longtemps le capital sympathie que les européens culpabilisés lui avaient accordé à la sortie de la seconde guerre mondiale et de l’Holocauste. Une trop grande partie des descendants de la Shoah, en particulier en Israël, semblent n’avoir rien appris. Les nationalistes les plus extrémistes, religieux ou pas, les plus intolérants, voire racistes et suprémacistes, ont pris le dessus et dictent leur loi.
Leurs relais en France se démènent en organisant des opérations comme « Israël forever » avec le concours du Bétar et du Mouvement des étudiants juifs de France, ces organisations d’extrême droite proches du Likoud de Nétanyahou. Et leurs porte-paroles se répandent sur les plateaux télé en criant à l’antisémitisme et au pogrom. Arguments fallacieux une nouvelle fois resservis après les affrontements qui ont précédé et suivi un match de foot à Amsterdam entre supporters israéliens et hollandais. La presse locale et la police hollandaises ne souscrivant pas totalement à la version tronquée des faits tels que rapportés ici par les médias aux ordres. De fait, les hooligans israéliens ont arraché des drapeaux palestiniens et scandés des slogans racistes contre les palestiniens et les arabes en général, comme : « que l’armée baise les arabes », « à Gaza il n’y a plus d‘écoles, car il n’y a plus d’enfants ».
Le lundi 28 octobre la Knesset (le parlement israélien) a voté à une écrasante majorité deux textes interdisant les activités de l’UNWRA (l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens créée en 1949 après la Nakba), en Israël, et prohibant aux responsables israéliens de travailler avec elle. Une décision honteuse et condamnée par de nombreux pays dans le monde, dont la France du bout des lèvres, qui a pour objectif de priver les populations victimes des crimes génocidaires d’Israël de toute aide humanitaire.
Le prétexte fallacieux est connu. Depuis des mois Israël accuse des personnels de l’UNWRA d’appartenir au Hamas et d’avoir participé aux massacres du 7 octobre. Une accusation récusée après l’enquête menée par Catherine Colonna ancienne ministre des affaires étrangères française au nom de l’ONU. Il n’empêche que Nétanyahou et sa clique d’extrême droite persiste. Dans leur esprit il s’agit de faire souffrir un peu plus les palestiniens de Gaza et de Cisjordanie pour les préparer à faire leur baluchon, et à abandonner leur terre. Ce que montrera le film documentaire que nous ferons projeter la semaine prochaine : « no other land ».
Le génocide en cours à Gaza et la politique d’apartheid en Cisjordanie, comme à Jérusalem Est , et en Israël pour la population arabe, n’a pas d’autre but. Faire que le rêve messianique du Grand Israël, terre des seuls juifs, aboutisse. L’accomplissement total de cette folie pousse à une colonisation forcenée que des ministres fascistes comme Smotrich encouragent au quotidien.
Des réactions s’imposent ! Or en l’état actuel seule l’Irlande appelle à rompre les relations commerciales avec Israël.
Et que fait l’UE à part contester avec modération l’insoutenable ? Comment se font entendre les États Unis avec leur double discours permanent qui a fait en partie perdre aux démocrates l’élection présidentielle américaine : par un grand silence complice aujourd’hui complété par sa représentante à l’ONU qui déclare que le rapport qui sera présenté lundi prochain à l’AG de l’ONU, et qui dénonce ce qui peut être qualifié de génocide, est « infondé ».
Quant à Trump attendons nous à un soutien renforcé de Nétanyahou.
Comment ne pas enrager en constatant une nouvelle fois que l’impunité est la seule réponse, que l’injustice perdure, et que les malheurs des palestiniens et des libanais vont s’accroître .
Le Ministre israélien des Finances le fasciste Smotrich devait venir à Paris faire appel aux dons de la communauté juive française pour l’armée israélienne ! Cette visite à Paris a été annulée . Cette opération baptisée « Israël forever » est organisée depuis des années par Nili Kupfer-Naouri, avocate franco-israélienne et fille du militant sioniste radical Jacques Kupfer. Celle-ci a déjà été accusée par plusieurs députés de relayer la propagande de l’extrême droite israélienne en France, ou encore d’avoir participé à des opérations de blocage de l’aide humanitaire vers Gaza. Dans les médias, cette proche des colons extrémistes israéliens a défrayé la chronique en déclarant après les attaques du 7 octobre et les bombardements massifs sur Gaza qu’il « n’y avait pas de population civile innocente à Gaza ».
Ce n’est pas la première fois qu’une telle réunion est organisée discrètement en France. Elle devait avoir lieu ce jeudi dans les beaux quartiers parisiens en toute discrétion. La honte ! Trop c’est trop ! A chacun ses responsabilités ! Des juifs de France, dont beaucoup d’intellectuels connus comme Rony Brauman, qui en ont assez de ceux qui s’arrogent le droit de parler en leur nom, le CRIF en tête, et qui contribuent à faire monter l’antisémitisme plutôt qu’à le combattre, ont dénoncé fort légitimement cette opération sioniste.
Des pétitions ont circulé sur les réseaux sociaux pour dénoncer ce déplacement infâme et la réception d’un Smotrich qui n’hésite pas à promouvoir la colonisation à outrance en Cisjordanie, quitte à assassiner les palestiniens récalcitrants.
Mais plus encore. S’est joué ce jeudi soir au Stade de France en présence de Macron et de Barnier, mais aussi de Sarkozy et de Hollande, au nom d’une solidarité avec les supporters israéliens du Maccabi, un match de foot entre l’équipe de France et celle d’Israël. Le bide complet ! Peu de spectateurs (16 000 pour un stade de 85 000 places habituellement rempli), les supporters français ont boycotté le match, un déploiement inouï de policiers (4000), des tentatives de bagarre avec les supporters français qui n’ont pas abouties, en bref une opération de communication pro israélienne ratée et c’est tant mieux !
Rappelons que l’Afrique du Sud du temps de l’apartheid avait été exclue des compétitions internationales, la sanction est donc possible.
Le Comité International Olympique organisateur des Jeux Olympiques s’est bien gardé de le faire cet été pour les jeux de Paris s’agissant d’Israël mais pas de la Russie.
Ce « 2 poids 2 mesures » avait scandalisé une fois de plus la communauté internationale et l’opinion des démocrates. Pour Israël tout est accepté !
Notre gouvernement, notre président, mais aussi la plupart de nos élus, exceptés ceux de Gauche qui sont solidaires du peuple palestinien, ne cherchent pas trop à se désolidariser, voire sont très complaisants pour certains, avec Israël. Les condamnations morales ponctuelles ne coûtent rien. Faire de la politique en République c’est aussi s’engager pour les causes qui épousent les valeurs dont on se revendique. Par exemple la justice, le respect du droit international, l’humanisme.
Les médias français comme le dit le journaliste de télévision Daniel Schneidermann sont « outrageusement favorables à Israël ». Même s’il est interdit aux journalistes étrangers de pénétrer à Gaza pour éviter les images et les compte rendus dérangeants, avons nous entendus les protestations assourdissantes de nos médias français, toujours si prompts à dénoncer ailleurs les atteintes aux libertés ? A l’exception de quelques titres comme l’Humanité ou Médiapart ou quelques autres titres moins connus, la plupart se sont abstenus, y compris nos chaînes publiques ?
Alors que des journalistes palestiniens sur place ont risqué leur peau (plus de 150 ont été tués), et ont communiqué leurs papiers ou leurs images à l’extérieur. Quels échos de leurs reportages sur le terrain au cœur des bombardements, des destructions et des souffrances ? Où sont les visages des victimes hors de celles de Tel Aviv ? Que retient-on des conditions de vie des gazaouis et des palestiniens de Cisjordanie qui vivent un enfer permanent ? Bien peu hélas ! Les images fournies par l’armée et la télévision israéliennes sont bien plus pertinentes.
Ce conditionnement des opinions publiques françaises et européennes fait le lit de l’acceptation et de l’indifférence au lieu de les rendre plus solidaires des victimes d’une guerre génocidaire, d’une condamnation sans appel d’un colonialisme qui va à l’encontre du droit des peuples à l’autodétermination, d’une oppression qui bafoue les libertés et la dignité humaine.
Les déclarations des responsables israéliens sont pourtant claires : finir par expulser les palestiniens de chez eux manu militari, avec pour un temps la soumission des populations de Gaza comme celles de Cisjordanie, et faire disparaître la partie gênante (celle qui soutient le Hezbollah) de la population libanaise.
A la Knesset les plus extrémistes réclament à corps et à cris une déclaration indiquant qu’Israël n’acceptera jamais un État palestinien. La guerre permanente d’Israël contre tous ses voisins ne cessera pas tant que les alliés d’Israël, USA en tête, ne le lâcheront pas.
Les dernières élections américaines ne sont pas pour nous rassurer quand on sait par avance de quel côté penchera la balance avec Trump qui en a déjà fait la démonstration avec l’installation de l’ambassade US à Jérusalem. Le « soutien indéfectible comme, il le dit si bien, à Israël » de Biden a fait perdre en partie Kamala Harris qui en était avertie.
Et pourtant il est évident que les États Unis détiennent la clef pour en sortir. La seule voie est de contraindre Israël par des sanctions, en commençant par la rupture des approvisionnements en armes (bombes et missiles, avions et chars, matériels militaires en tous genres), et en crédits (17 milliards de $ en 2 ans), par sa mise au ban des nations.
L’exemple du boycott de l’Afrique du Sud pour mettre fin au régime d’apartheid a été suffisamment probant pour que nos pays s’en inspirent. D’ailleurs n’est-ce pas ce qu’ils ont mis en œuvre pour la Russie ?
La paix mondiale est menacée avec l’embrasement au Proche Orient et la guerre à l’Est de l’Europe. Il est temps de sortir de l’inertie et de passer aux actes. En la matière que fait l’Europe, que fait la France pour faire cesser le fracas des armes et rendre aux populations concernées leur dignité, leur humanité ?
Le Hamas vient d’annoncer qu’il est prêt à cesser les combats. Le gouvernement de Nétanyahou est-il prêt à faire de même lui qui a fait avorter plusieurs fois les tentatives de trêve même et y compris le plan américain de Biden ?
Ici, notre parti pris est connu nous soutenons les peuples victimes du colonialisme et de l’oppression, les victimes des crimes innommables de la guerre.
C’est pourquoi nous redisons haut et fort :
cessez le feu immédiat et permanent avec le retrait des troupes israéliennes de Gaza ;
libération des otages retenus par le Hamas et libération des prisonniers politiques palestiniens ;
protection des populations palestiniennes de Gaza, de Cisjordanie, de Jérusalem, et du Liban sous l’égide de l’ONU ;
sanctions contre Israël dont la dénonciation de l’accord UE- Israël ;
reconnaissance par la France de l’État de Palestine.
Palestine libre !
Enfants de Gaza ! enfants de Palestine, enfants du Liban ! c’est l’humanité qu’on assassine !