FETES : 22 mai 2009 : 17ième fête de la fraternité
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Le fête de la fraternité était organisée cette année par Amnesty International, CCFD groupe local, CIMADE, LDH, Mouvement de la Paix, MRAP, Secours Populaire Français, UNICEF.
140 personnes avaient répondu à l’appeL
Cette année le spectacle était assuré par Gladys Amoros. Nous avions déjà pu apprécier sa remarquable voix de blues lors du dernier forum des associations montoises et c’est avec grand plaisir que nous l’avons retrouvée lors de cette fête.
Cette année l’animation consistait en un défilé de vêtements du Burkina Faso très apprécié du public présent.
Il est de tradition qu"une des associations présentes intervienne, cette année c’était au tour du MRAP à l’occasion de ses 60ans.
L’intervention est disponible ci-dessous :
Cette
fête de la fraternité est organisée cette année
par Amnesty InternationaI, CCFD, Cimade, LDH, MRAP, Mouvement de la
Paix, Secours Populaire, UNICEF.
La
rencontre de ces diverses organisations n’est pas fortuite. Si les
mêmes références universelles cimentent leur
action, elles ont aussi leurs champs d’intervention propre.
C’est
la complémentarité de ces combats spécifiques
qui permet de relever les défis qui se présentent à
nous.
Lorsque
des hommes et des femmes, dans le monde, sont soumis a des
traitements dégradants, la torture, la privation de liberté,
ils trouvent à leurs côtés les réseaux
d’Amnesty International, du MRAP de la Ligue des Droits de l’Homme
Lorsque
le cynisme d’un monde ultra-libéral, laisse dans la misère,
la malnutrition ou la famine des pans entiers de l’humanité
alors le CCFD développe ses campagnes pour une monde fraternel
et solidaire !.
Lorsque
des déluges de fer et feu s’abattent sur les civils à
Gaza, au Sri Lanka, sur un mariage Afghan ou Irakien , lorsque des
fanatiques pour ne pas être en reste des barbaries d’Etat se
font exploser au milieu de populations civiles, lorsque qu’à
Biscarrosse le M51 vise à porter plus loin et plus fort la
vitrification des populations alors le Mouvement de la Paix est là
!.
Lorsque
des familles sont parquées dans des centres de rétention
surpeuplés, dans l’angoisse de l’expulsion, alors la CIMADE
est aux avant-postes et avec elle le MRAP et l’ensemble des
organisations présentes aujourd’hui. C’est tous ensemble que
nous avons déjà manifesté devant le CRA
d’Hendaye
Lorsque
des enfants soldats, plus de 300 000, deviennent chair à
canon, lorsque ce sont toujours ces mêmes enfants qui sont les
premières victimes des famines alors l’UNICEF s’adresse à
nous , inlassablement !.
Par
ses campagnes d’information dans les écoles, dans la rue, elle
joue un rôle de premier plan, associant nos organisations amies
à son action.
Lorsque
la crise économique, les difficultés de vie, conduisent
des milliers de gens sous le seuil de pauvreté, lorsque des
enfants n’ont plus comme vrai repas que celui que l’on prend à
la cantine scolaire alors les réseaux du Secours Populaire
sont là.
Lorsque
progressivement les libertés fondamentales sont érodées,
lorsque la liberté de la presse est menacée, lorsque
l’on organise des souricières pour les sans-papiers à
la sortie des écoles, lorsque l’on envisage dès le plus
jeune âge de placer des enfants sur des courbes de délinquance ?
les inscrivants ainsi dans les populations à risque, alors la
LDH est là pour préserver les libertés
fondamentales.
lorsqu’un
ministre envisage de généraliser les fouilles dans
les établissements scolaires , lorsque qu’une brigade de six
policiers vient arrêter deux enfants de 6 et 11 pour simple
soupçon d’un vol de bicyclette, quand le directeur de la
sécurité publique de Gironde couvre l’ignominie en
déclarant que la police a agit avec, je cite « avec
le discernement nécessaire et sans excès d’aucune
sorte » quand le même conclue que c’est « une
non-évènement »
Quand,
comme par hasard, l’un des petit s’appelle Hicham, alors on se dit
qu’un vent mauvais souffle sur la société française
!.
Et
c’est tous ensemble, toutes les associations ici présentes,
avec tous les démocrates, que nous devons réagir.
Mais
permettez-moi ce soir, de vous parler plus précisément
du MRAP , puisque c’est à son tour, cette année, de
recevoir la lumière des projecteurs de cette fête,
En
ce 22 mai 2009, il y a exactement 60 ans, à cette même
heure le 22 mai 1949 se déroulait le congrès national
de création du MRAP au cirque d’hiver à Paris.
Les
fondateurs s’ appelaient :
-
Albert Levy , jeune instituteur résistant, interdit de
fonction par Vichy, devenu par la suite Président du
mouvement.
-
Charles Palant, rescapé après 650 jours d’enfer,
d’Auschwitz et de Buchenwald où périrent sa jeune sœur
et sa mère ; futur président lui aussi
-
Il s’appelaient aussi André Blumel ancien chef de cabinet de
Léon Blum,
-
Marc Sangnier fondateur du sillon Catholique,
-
Marc Chagall qui déclara « quel art est-il
possible quand , derrière leur maison , on tue les âmes
et les corps des enfants ».
Et
tant d’autres grands noms !
Cette
organisation, dès le début, a été à
la pointe de nombreux combats, ceux de la Paix, de la lutte contre
l’antisémitisme et le racisme, car le poids tragique de
l’histoire était encore très présent.
Mais
déjà, dans les années 50, la révolte
grondait dans l’empire colonial français et rencontrait la
répression sanglante, le MRAP fut alors l’un des principaux
artisans associatif de soutien aux peuples en lutte pour leur
libération.
Le
MRAP s’est ainsi engagée contre la guerre qui ne disait pas
son nom, celle d’Algérie, avec pour conséquences, les
massacres, les exécutions sommaires et la torture.
Après
la décolonisation, la guerre ayant eu des séquelles
profondes dans la société française, notamment
celle du racisme à l’encontre des anciens colonisés,
le champ d’intervention du MRAP s’est encore élargi.
Plus
tard, le développement économique de la France a
entraîné l’appel massif aux travailleurs immigrés.
Ceux-ci, souvent issus du Maghreb, ont alors subit le racisme
résultant de la décolonisation mal assumée.
Aidant au développement économique de la France ils
n’ont pas reçu de cette dernière toute la
reconnaissance voulue. Là encore, il a fallu s’engager dans le
soutien aux travailleurs immigrés.
C’est
au début des années 80, alors même que les
difficultés économiques se multipliaient, que la
fédération des Landes du MRAP a été créée
à l’initiative du Dr Jean Blum sans lequel cet instrument
landais contre les discriminations et le racisme que peut-être
le MRAP, ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui.
Beaucoup
d’entre vous, ont connu Jean et mesurent tout ce que le combat pour
les des droits de l’homme lui doit dans ce département et plus
spécialement sur l’agglomération montoise.
Ces
années 80, furent aussi celle de la persistance de l’apartheid
en Afrique du sud, Le MRAP dans son action quotidienne, y compris
dans ce département, a mené de nombreuses campagnes de
sensibilisation.
Avec
la fin des 30 glorieuses, et l’apparition d’un chômage de
masse, les étrangers ont alors fait l’objet d’exclusion et de
discriminations accrues,
provoquées
par l’effet conjugué, d’un côté, des politiques
malthusiennes de droite comme de gauche en matière d’accueil
des étrangers et d’un autre côté par
l’exploitation démagogique de la crise par les populistes
extrêmes droites qui enregistraient leurs premières
percées électorales d’après-guerre.
Notre
organisation a dû faire face à ces défis nouveaux
!.
La
plupart des manifestations organisées dans ce département
contre le Front National furent initiées par notre
association. Souvenez-vous quand notre ami Hocine Nadjari fut agressé
sur le pont du commerce, victime du tir des skins-heads, nous avions
alors réuni 400 dans les rues de la ville.
Ce
sont aussi 500 personnes qui manifestèrent en 2002 derrière
les banderoles du MRAP à Dax, contre la présence de
l’extrême droite au second tour des élections
présidentielles.
Mais
la protestation ne survient qu’en aval des drames, c’est pourquoi,
déjà sous la présidence de Jean Blum de
nombreuses campagnes de sensibilisation antiraciste ont été
menées, notamment dans les établissements scolaires et
les milieux périscolaires. Cette action éducative
continue aujourd’hui.
La
plupart des lycées et écoles montoises ont ainsi reçu
le message antiraciste du MRAP, seul ou avec d’autres associations
ici présentes dans le cadre de la semaine des droits de
l’homme.
Au
début des années 2000, notre fédération a
engagé une profonde mutation. La dénonciation du
racisme, et même la sensibilisation et l’éducation
contre le racisme, ne suffisaient plus, il fallait doter les
populations concernées d’un outil leur permettant de faire
face aux discriminations et aux difficultés sociales ou
statutaires.
C’est
pourquoi nous avons fait le choix de nous doter d’une permanence
quotidienne permettant d’offrir aux personnes, conseils et
accompagnements afin de faire face à leurs difficultés
de vie.
Cette
permanence reçoit aujourd’hui plus de 2000 visites par an.
Nous
avons été à l’origine de plusieurs procès
suite des pratiques discriminatoires dans le domaine des loisirs ou
du commerce.
Nous
avons pris en charge des femmes victimes d’une double oppression : -
celle d’une société qui ne les traite pas comme des
citoyennes à part entière mais aussi celle d’un
environnement machiste qui leur fait subir des violences conjugales.
Notre
permanence joue aussi un rôle d’interface avec les
administrations dans des domaines divers, prestations sociales,
retraite d’anciens combattants etc..
Nous
sommes souvent amenés à jouer souvent un rôle de
médiation pour désamorcer des conflits et nous
insistons particulièrement sur cette dimension de notre
action, car tout ne doit pas se judiciariser , il convient de
favoriser les médiations.
Cette
permanence reçoit aussi le renfort, pour les accompagnements
ou le traitement des dossiers, de nos amis de la CIMADE de la LDH ou
d’Amnesty
Mais
la lutte contre le racisme nécessite aussi une action résolue
pour le vivre ensemble. C’est pourquoi nous entendons développer
les espaces de rencontre citoyenne..
Ceci
nous semble très important car
les
carences des politiques d’État successives dans la lutte
contre les discriminations,la
stigmatisation des quartiers défavorisés,l’exploitation
démagogique à des fins électoralistes des actes
de délinquance,les
petits mots assassins au pied des cages d’escaliers « karscher
,racaille »,les
contrôles policiers qui ciblent quasi exclusivement les mêmes
populations,ont
entraîné des replis communautaristes et identitaires,
religieux ou culturels.
C’est
là un autre grand risque qui menace la société,
celui de l’éclatement d’un modèle laïque français
pour un modèle anglo-saxon basé sur les cloisonnements
communautaires ( songez qu’en Grande-Bretagne les tribunaux
islamiques et la charria décident du règlement des
conflits conjugaux pour les populations musulmanes).
Lorsque
le président de la république déclare que dans
la transmission des valeurs, l’instituteur ne prendra jamais la place
du curé, lorsque ses discours de Latran et de Ryad multiplient
les références au religieux, il n’aide pas à
endiguer cette pression communautaire rétrograde.
Cela
ne peut conduire qu’à un modèle de société
basée sur les lobbys où les groupes communautaires les
plus nombreux et structurés imposeront leurs revendications
particulières, avec le risque de revendications concurrentes
et des tensions inter-communautaires !.
C’est
en multipliant les lieux de convivialité et de rencontre, les
lieux festifs, rassemblant les gens au-delà de leurs origines,
de leurs croyances ou non-croyances, que l’on construira les espaces
citoyens et le vivre ensemble.
C’est
là le sens de de la fête mosaïque ou des repas
auberge du monde.
Nous
entendons, dans la fête mosaïque, partir des histoires
spécifiques pour mieux déboucher sur le métissage
et la construction commune de la citoyenneté.
Nous
avons même étendu notre action sur les stades, puisque
l’opération « une seule couleur , celle du
maillot » a touché plusieurs dizaines de milliers
de personnes depuis trois ans. Hier encore sur le stade de l’Argenté
!.
Concernant
les sans-papiers, dont nous demandons la régularisation nous
nous opposons à la politique d’Etat, aux côtés
de la CIMADE, de la LDH ou d’AMNESTY,
Mais
Il existe aussi tout un champ d’intervention commun , y compris avec
les institutions ; celui de la lutte contre les discriminations et de
la construction vivante de la citoyenneté.
Nous
recevons le soutien de L’Etat dans le cadre de la politique de la
ville, de la DDASS, celui du conseil général des
Landes, de municipalités, et notamment la municipalité
montoise, et à ce titre,je remercie tous les élus
présents pour toute l’aide qu’ils nous apportent.
60
ans de combats antiracistes, nous aurions aimé que ce soit
l’âge de la retraire, le MRAP étant devenu inutile !
mais
les discriminations qui perdurent
les
quotas annuels d’expulsés
les
arrestations à la sortie des écoles,
sont
autant d’annuités en plus qui semblent indiquer que la
retraite, n’est décidément pas pour demain.
voir le programme :